Vous constatez une nouvelle altérité de vos capacités à réaliser les missions qui vous sont confiées ?
Dans ce cas, il est important afin de prévenir une dégradation de vos conditions de penser à vous protéger et de réaliser un diagnostic de la baisse de vos capacités.
Votre travail consiste à réaliser des actions répétées, mais ces actes maintenant vous font souffrir. Vous êtes assis toute la journée et maintenant vous avez régulièrement mal au dos. Vous êtes en réunion et la compréhension des interventions de vos interlocuteurs se fait de plus en plus compliquée. Vous revenez de convalescence à la suite d’un arrêt de travail pour maladies, accidents,… et vos activités professionnelles sont bien plus pesantes qu’avant.
Quelle qu’en soit la raison, vous constatez que vous avez du mal à réaliser les tâches professionnelles qui vous sont confiées.
Pourquoi est-ce important d’identifier son handicap ?
Autant pour soi que pour les autres, il est essentiel de se connaître.
D’abord pour soi !
Identifier ses atouts et ses faiblesses est un facteur d’acceptation de soi-même, élément de sagesse tel que la fameuse devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte : “Connais toi toi-même”. Même si le processus d’acceptation peut être long et fastidieux, en vous acceptant avec votre handicap aussi léger soit-il, vous pourrez dépasser vos propres barrières et donner le meilleur de vous-mêmes tant à vos proches que plus généralement à votre environnement social et professionnel.
La loi du 11 février 2005 n° 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, illustre la volonté de la société française à inclure la singularité du travailleur handicapé dans le monde ordinaire.
“Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant”.
En effet, il est important d’être à votre écoute pour ne pas que votre santé se dégrade jusqu’à devenir invalidante, souvent source d’isolation professionnelle. De nombreuses pathologies, parfois méconnues du grand public, sont la source d’un handicap ou polyhandicapant qui peuvent être reconnues administrativement. La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ou RQTH est un processus long mais qui peut apporter de nombreux éléments de compensation techniques, organisationnels et/ou humains vous permettant de continuer à exprimer vos compétences dans le milieu professionnel pour conserver votre niveau de performance.
C’est pourquoi, il est essentiel de garder à l’esprit que la principale innovation de la loi est la création d’un droit à compensation : « La personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie. »
Les troubles handicapants octroient des droits.
Pour les autres et donc pour soi !
Le handicap a intrinsèquement une connotation négative. Dans nos représentations, il est synonyme de faiblesse et d’exclusion. Souvent montrés du doigt, la personne handicapée est un paria que l’on ne souhaite pas côtoyer, avec qui il n’est pas souhaitable de travailler. Et pourtant … !
Même si les entreprises ont commencé à développer des structures et dispositifs de gestion du handicap à travers les Missions Handicap, à favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap et à prendre en charge le maintien dans l’emploi des collaborateurs RQTH, il n’en reste pas moins qu’une révolution des idées reçues, des préconçus et des préjugés doit continuer à être menée.
Comment opérer ce changement si les personnes en droit d’être reconnues handicapées ne se déclarent pas ?
Vous souffrez mais ne le dites pas. En conséquence, vos collègues ne comprendront pas pourquoi vous vous plaignez. Vous serez très certainement la cible de reproches qui sanctionneront votre évaluation individuelle annuelle. Votre manager n’aura pas la capacité de
Vous éviterez ainsi que l’ensemble de votre collectif de travail puisse vous reprocher les difficultés, même momentanées vous soient reprochées.
Bien entendu dévoiler son handicap n’est pas une chose simple, et sans risque. Il est
Une fois que les collègues sauront, . Certes certains ne changeront pas, et il faut également respecter leur incompréhension souvent reflet de leur propre peur.
L’entreprise a besoin de diversité pour évoluer et se doit de protéger ses salariés reconnus dans leur qualité de travailleurs handicapés.
Comment identifier son handicap ?
Comme nous l’avons abordé, le handicap est l’altérité de sa capacité à réaliser les tâches des missions qui sont confiées.
Il ne s’agit pas non plus de considérer qu’une baisse de motivation soit un handicap reconnaissable. Ce n’est pas une situation à prendre à la légère car les conséquences d’un handicap sont souvent . Il ne faut pas usurper ou galvauder les personnes handicapés, ce serait nuire à la cause et possiblement stopper toute vélléïtés de la société dans sa volonté d’inclusion et d’insertion.
Seuls les médecins généralistes et spécialistes ont la capacité de reconnaître le handicap en général et la médecine du travail la notion de handicap au travail.
Prenez le temps de prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste si vous constatez que les troubles dont vous souffrez, même momentanément, ont des conséquences sur votre bien être au travail et votre rendement. Expliquez en quoi, votre pathologie influe sur votre rendement ou en quoi les activités confiées vous sont nuisibles. Pensez à réaliser le processus de votre journée type et à présenter la relation entre votre trouble et votre quotidien professionnel.
Le médecin du travail est également disponible pour vous écouter, analyser la situation et définir si vous êtes susceptible d’être reconnu en qualité de travailleur handicapé. Contactez l’infirmière ou l’assistante sociale, et demandez une visite médicale “à votre demande”.
Dans les grandes entreprises en général tout un dispositif est à votre disposition. Pour les plus petites structures,
“La singularité et la différence exploitée avec respect et bienveillance sont la richesse de notre société.”
Davy Dambrun, RQTH